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Les symptômes d'alerte
> Des selles noires, chargées de sang
Des selles de couleur très foncée suggèrent la présence de sang et donc une hémorragie.
Et si c'était un ulcère ou un cancer colorectal ? Une consultation s'impose.
Le cancer colorectal
Avec plus de 36 000 nouveaux cas et 16 000 victimes par an en France, le cancer du côlon est la deuxième cause de décès par cancer mais il reste étrangement méconnu du grand public. Pour mieux lutter contre cette maladie, une détection précoce est capitale.
Le cancer colorectal
A l’image de l’Europe Occidentale, la France se classe parmi les pays ayant une fréquence élevée de cancer colique, juste derrière les Etats-Unis et l’Australie. Les pays d’Asie, d’Amérique Latine et, surtout, d’Afrique ont un risque jusqu’à trente fois plus faibles. L’Europe de l’Est et les pays scandinaves se caractérisent par un risque intermédiaire.
Un cancer en augmentation
Le cancer colorectal est la plus fréquente des tumeurs malignes dans la population française. Selon les données du Réseau français des registres des cancers (Francim), 36 400 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 1995, dont 61 % localisés au côlon, 27 % au rectum et 12 % à la jonction entre rectum et côlon sigmoïde.
Si l’ensemble des régions françaises sont touchées de façon homogène, on note comme dans les autres pays à risque élevé, une augmentation de sa fréquence.
Si l’on considère les deux sexes séparément, ce cancer vient au troisième rang chez l’homme, derrière le cancer du poumon et le cancer de la prostate, et au deuxième rang chez la femme, derrière le cancer du sein. Responsables de 16 000 décès chaque année, il représente, la deuxième cause de décès par cancer, après le cancer du poumon. Le nombre de nouveaux cas par an (incidence) augmente régulièrement.
En 2000, l’âge moyen lors du diagnostic d’un cancer colorectal était de 72 ans chez l’homme et de 75 ans chez la femme. Si le nombre de nouveaux cas reste identique chez les deux sexes avant 55 ans, il augmente plus rapidement chez les hommes par la suite.
Le cancer du côlon se développe à partir de la muqueuse du «gros intestin» ou côlon. Dans 70% des cas, la tumeur se développe dans le sigmoïde (boucle située dans la fosse iliaque gauche). Les cancers du côlon et du rectum étant assez semblables, on les regroupe sous le terme de cancer colorectal. Il s'agit toujours d'une tumeur maligne; adénocarcinome liebekunien, développé à partir de la muqueuse.
Le côlon est responsable de l’absorption d’eau et de nutriments à partir des aliments non digérés qui le traversent. Le rectum est situé à l’extrémité du côlon; les produits de déchets y sont entreposés avant d’être expulsés de l’organisme.
> Symptômes du cancer colorectal
Certains symptômes doivent attirer votre attention. Ils peuvent faciliter la détection précoce du cancer colorectal. Ces signes sont les suivants :
Si l’un ou plusieurs d’entre eux apparaissent, il convient de consulter rapidement son médecin. Après l’entretien et l’examen clinique, il vous prescrira éventuellement une coloscopie (exploration visuelle de l’intestin) pour déterminer la cause. Le dépistage peut permettre d’identifier des cancers à un stade très précoce de leur développement et des polypes (adénomes), avant qu’ils n’évoluent vers un cancer.
Remarque. La présence de sang dans les selles peut avoir une autre explication, comme des hémorroïdes ou une fissure anale. De plus, certains aliments peuvent colorer les selles. C’est le cas des betteraves et de la réglisse rouge.
> Traitement du cancer colorectal
Le traitement du cancer colorectal varie en fonction de la taille et du site de la tumeur, et de l’étendue de la maladie. On utilise plusieurs types de traitements contre le cancer colorectal, et parfois on combine différents traitements. Parmi les options, mentionnons la chirurgie, qui permet d’enlever la tumeur, la chimiothérapie à l’aide de médicaments anticancéreux ou la radiothérapie à l’aide de rayons X à haute énergie pour tuer les cellules cancéreuses. Votre médecin décidera avec vous de la meilleure option de traitement.
- Chirurgie
La chirurgie est le principal traitement. Elle vise à enlever la partie atteinte du côlon ou du rectum, ainsi qu’un peu de tissu sain autour de la tumeur. Si la tumeur est à un stade précoce, il est parfois possible d’enlever simplement les polypes durant une coloscopie.
Facteurs de risque
Les causes exactes du cancer colorectal sont mal connues; néanmoins, un certain nombre de facteurs de risque peuvent augmenter les chances d’être atteint de cette maladie. Le risque augmente avec l’âge, en présence d’antécédents familiaux de cancer colorectal, ou chez les femmes ayant des antécédents de cancer du sein, des ovaires ou de l’utérus.
â– Le tabagisme. Surtout ceux qui ont fumé pendant de nombreuses années.
â– La consommation d’alcool. Les recherches ont démontré un lien entre la consommation d'alcool (même lorsque celle-ci est modérée) et plusieurs types de cancers : du sein, du côlon et du rectum, de l’oesophage, du larynx, du foie, de la bouche et du pharynx. Plus la quantité d’alcool consommée est importante, plus le risque de cancer s’élève, peu importe le type d’alcool (vin, bière ou spiritueux). Il semble que les méfaits de l’alcool soient partiellement contrés par une consommation suffisante d’aliments contenant de la vitamine B9 (folate).
â– L’obésité et l’embonpoint. Conséquence de la sédentarité et de la mauvaise alimentation, le surplus de poids serait un facteur de risque très important pour plusieurs cancers, dont ceux de l’oesophage, du côlon, du sein, de l’endomètre et du rein.
â– L’inactivité physique. En plus de causer un excès de poids, la sédentarité empêcherait le bon fonctionnement de certains mécanismes indispensables au maintien de la santé. La bonne forme physique réduit le risque de cancer du côlon ainsi que du cancer du sein.
â– Une alimentation riche en viande rouge, en charcuterie (salami, saucissons, jambon fumé, etc.) et en grillades aubarbecue, et pauvre en fruits et légumes.
â– Le manque de lumière naturelle. Il semble que les risques de contracter un cancer du côlon soient plus élevés dans les régions du monde où les gens sont moins exposés à la lumière naturelle. On croit que l'effet protecteur serait dû au mécanisme par lequel le soleil entraîne la production de vitamine D. Il faut, évidemment, protéger la peau avec un écran solaire adéquat.
La présence de polypes est un autre facteur de risque fréquent. Les polypes sont des croissances bénignes sur la paroi intérieure du côlon ou du rectum. En l’absence de traitement, ils peuvent à la longue devenir cancéreux. Les personnes qui présentent l’un des facteurs de risque mentionnés ci-dessus devraient discuter avec un médecin pour déterminer quand elles devraient commencer à passer des tests de dépistage, quels tests elles devraient subir, et à quelle fréquence.
Si le cancer a touché le rectum et qu’une grande partie de tissu a dû être enlevée, on pratique une colostomie. Cela consiste à créer un anus artificiel à travers une nouvelle ouverture pratiquée dans l’abdomen. Les matières fécales sont alors évacuées dans une poche adhésive située à l’extérieur du corps.
Il arrive que des chirurgies préventives soient pratiquées, chez des personnes à haut risque de cancer colorectal.
- Radiothérapie et chimiothérapie
Ces traitements sont souvent nécessaires pour éradiquer les cellules cancéreuses qui auraient déjà migré dans les ganglions lymphatiques ou ailleurs dans le corps. Ils sont le plus souvent administrés comme traitements adjuvants, et le sont parfois en traitement palliatif.
Des médicaments qui limitent la prolifération des cellules cancéreuses sont parfois utilisés, seuls ou en complément aux autres traitements. Le bevacizumab (Avastin®), par exemple, limite la croissance de la tumeur en empêchant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins à l’intérieur de la tumeur. Il est indiqué en traitement palliatif lorsque le cancer est métastatique.
> Prévention du cancer colorectal
La majorité des cancers du côlon et du rectum pourraient être évités par une surveillance accrue et un mode de vie approprié.
- Mode de vie :
- Dépistage du cancer colorectal
Le dépistage du cancer colorectal permet de réduire de 15 % à 33 % la mortalité attribuable à ce type de cancer chez les personnes âgées de 50 ans et plus.
Pour les personnes à risque. Les personnes qui ont des facteurs prédisposants personnels ou familiaux devraient passer une sigmoïdoscopie ou une coloscopie dès l’âge de 40 ans. Si les résultats à cet examen s’avèrent normaux, il est conseillé de refaire l’examen tous les cinq à dix ans. Dans les autres cas, le médecin évaluera la fréquence requise.
> Personnes à risque
Un des membres de votre famille immédiate (frère, soeur, père ou mère) souffre-t-il ou a-t-il déjà souffert d’un cancer colorectal? Si vous répondez oui, cela vous place dans la population à risque d’en développer un. Dans ce cas, il vaut mieux aller au-devant des coups au lieu d’attendre l’apparition des symptômes. Je vous conseille fortement de passer des examens de dépistage dès l’âge de 40 ans. Il existe d’excellents tests pour détecter précocement une lésion prémaligne ou encore une lésion maligne à son tout début. On peut alors envisager une guérison complète.
Dr André Plante, M.D.
Source : passeportsante.net